©Annouchka Gravel Galouchko Le jardin de monsieur Préfontaine (Les élémentaux), acrylique sur papier Arches, 56 cm x 76 cm 1982-1990. Image tirée du livre Le jardin de monsieur Préfontaine, Éditions Les 4oo coups, Montréal, 1997
Journal VOIR, février 1998
Livres
Patricia Belzil
Les ravages du verglas sur les arbres ont suscité de sincères indignations contre mère Nature, soudain si cruelle envers ses fistons branchus. Le paysage de désolation qu'offraient échines pliées, bras fracturées et têtes tombées, si terrible fût-il, n'est pourtant rien en comparaison des outrages que les hommes , partout et toujours, infligent aux forêts. À la radio, une toute petite fille expliquait, pleine de chagrin:"Un arbre, c'est comme une personne. Quand je touche à son tronc, j'ai l'impression de toucher à quelqu'un." On lira ces jours-ci, avec peut-être un peu plus d'émotion, une très belle histoire d'arbres parue récemment.
Annouchka Gravel Galouchko raconte et illustre Le jardin de monsieur Préfontaine. Chaque page célèbre cette enclave luxuriante de parfums et de couleurs,"follement exotique", où chante une fontaine libre et dansent les arbres fruitiers. Quel imaginaire libre, chez cette artiste, qui convie l'anthropomorphisme, la perspective anarchique et le pointillisme mouvementé! Mais l'histoire est triste, car monsieur Préfontaine confie à corbeau l'exploitation de son verger. Le vilain arrache, sans discernement, fleurs et fougères. Les oiseaux s'enfuient, le jardin se meurt... et Corbeau abandonne le désastre à son propriétaire anéanti. On verra qu'avec beaucoup de travail monsieur Préfontaine ramènera la vie autour de la fontaine.
Éditions les 400 coups, coll." Les grands albums", 1997
Commentaire de l'auteur:
Le jardin de monsieur Préfontaine que j’ai illustré et écrit en 1997, témoigne aussi de ma démarche, une démarche vivante qui veut s’intégrer au quotidien, s’incarner dans la matière: Monsieur Préfontaine, après avoir perdu la fortune reçue en héritage qui lui permettait d’entretenir un domaine de beauté, a été obligé de trouver en lui-même les ressources pour le faire renaître. Est-ce là, à nouveau, une métaphore du travail à entreprendre?
Je suis également auteure. Au tout début des années 1980, isolée dans un village en Gaspésie, j’ai peint les premières images et amorcé l’écriture d’un de mes futurs albums, Le jardin de Monsieur Préfontaine. Le livre parle de la blessure laissée par la perte du paradis. Après avoir perdu la fortune reçue en héritage qui lui permettait d’entretenir un domaine de beauté, Monsieur Préfontaine est obligé de trouver en lui-même les ressources pour le faire renaître. Il doit retrouver au cœur même de l’être, le jardin intérieur immortel et indestructible.
Journal VOIR, février 1998
Livres
Patricia Belzil
Les ravages du verglas sur les arbres ont suscité de sincères indignations contre mère Nature, soudain si cruelle envers ses fistons branchus. Le paysage de désolation qu'offraient échines pliées, bras fracturées et têtes tombées, si terrible fût-il, n'est pourtant rien en comparaison des outrages que les hommes , partout et toujours, infligent aux forêts. À la radio, une toute petite fille expliquait, pleine de chagrin:"Un arbre, c'est comme une personne. Quand je touche à son tronc, j'ai l'impression de toucher à quelqu'un." On lira ces jours-ci, avec peut-être un peu plus d'émotion, une très belle histoire d'arbres parue récemment.
Annouchka Gravel Galouchko raconte et illustre Le jardin de monsieur Préfontaine. Chaque page célèbre cette enclave luxuriante de parfums et de couleurs,"follement exotique", où chante une fontaine libre et dansent les arbres fruitiers. Quel imaginaire libre, chez cette artiste, qui convie l'anthropomorphisme, la perspective anarchique et le pointillisme mouvementé! Mais l'histoire est triste, car monsieur Préfontaine confie à corbeau l'exploitation de son verger. Le vilain arrache, sans discernement, fleurs et fougères. Les oiseaux s'enfuient, le jardin se meurt... et Corbeau abandonne le désastre à son propriétaire anéanti. On verra qu'avec beaucoup de travail monsieur Préfontaine ramènera la vie autour de la fontaine.
Éditions les 400 coups, coll." Les grands albums", 1997
Commentaire de l'auteur:
Le jardin de monsieur Préfontaine que j’ai illustré et écrit en 1997, témoigne aussi de ma démarche, une démarche vivante qui veut s’intégrer au quotidien, s’incarner dans la matière: Monsieur Préfontaine, après avoir perdu la fortune reçue en héritage qui lui permettait d’entretenir un domaine de beauté, a été obligé de trouver en lui-même les ressources pour le faire renaître. Est-ce là, à nouveau, une métaphore du travail à entreprendre?
Je suis également auteure. Au tout début des années 1980, isolée dans un village en Gaspésie, j’ai peint les premières images et amorcé l’écriture d’un de mes futurs albums, Le jardin de Monsieur Préfontaine. Le livre parle de la blessure laissée par la perte du paradis. Après avoir perdu la fortune reçue en héritage qui lui permettait d’entretenir un domaine de beauté, Monsieur Préfontaine est obligé de trouver en lui-même les ressources pour le faire renaître. Il doit retrouver au cœur même de l’être, le jardin intérieur immortel et indestructible.