Les citoyens sont invités à visiter l'exposition artistique Lumin'Art au Parc du 405, avenue Saint-Charles. Nous sommes dix artistes qui avons été invités à peindre d'immenses boules de Noël illuminées qui seront suspendues à une structure dans le Parc. Nous avons transmis à la population nos vœux pour l'occasion.
J'ai valsé en pleine nuit sous les boules géantes dans un décor tout simplement féérique. Le lac des Deux-Montagnes était d'un vert turquoise à cause du fort rayonnement arc-en -ciel des DEL.
J'ai valsé en pleine nuit sous les boules géantes dans un décor tout simplement féérique. Le lac des Deux-Montagnes était d'un vert turquoise à cause du fort rayonnement arc-en -ciel des DEL.
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FÉÉRIE DES FÊTES DE NOËL 2019 DANS LE PARC-VALOIS
Annouchka Gravel Galouchko, carte géante de Noêl, acrylique sur panneau de bois
Féérie des fêtes au Parc de la Maison- Valois. Les vœux de la communauté. Projet réalisé avec la Ville de Vaudreuil-Dorion dans le cadre du partage mutuel de vœux de la communauté à la communauté. Vingt artistes ont créé leur propre carte de Noël géante. Les cartes tableaux passeront l'hiver dehors dans le Parc de la Maison-Valois, égayant ainsi de façon signifiante notre ville.
Mes vœux à la communauté :
Dans la ronde éternelle de l'enfance à l'âge adulte, rappelons-nous que le soutien mutuel nous élève.
Ma carte de Noël géante est inspirée, de façon totalement inconsciente, des poupées russes ou martriochka, mais aussi de Bobino et Bobinette ainsi que de Michel le magicien dans la boite à surprise. C'est après avoir terminé ma carte que j'ai pris conscience de l'influence qu'avait exercée sur moi dans mon enfance la magie des séries télévisées québécoises pour la jeunesse à la télévision de Radio-Canada. Ces séries cultes ont marqué l'inconscient collectif de bien des gens de façon si merveilleuse! De bons conditionnements!
NOËL RUSSE CÉLÉBRÉ LE 7 JANVIER
Tout change, il nous est nécessaire de nous abandonner au courant de l’existence, à l’évolution perpétuelle de la vie pour trouver l’harmonie.
Aujourd'hui, c'est la Noël russe. Les grandes tablées festives d'antan où notre clan au complet se réunissait joyeusement ont disparues. La tradition et l'unité familiale se sont dissoutes avec le temps. Les nouvelles familles, celles des conjoints, les conflits aussi, les fragilités des uns et des autres, mais surtout c’est le décès de mes parents et grands-parents qui perpétuaient la tradition qui ont donné un coup fatal à cela. Je me suis souvenu qu'aujourd'hui c'est la Noël russe parce que mon père, mes ascendants, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs me manquent parfois soudainement.
Notre tribu fêtait deux fois Pâques et deux fois Noël, à la Québécoise (côté maternel), et à la russe (côté paternel), ce qui donnait l'occasion à notre famille de poursuivre la fête plus longtemps. Nous allions le 6 ou le 7 janvier à la Cathédrale russe Saint-Pierre et Saint-Paul de Montréal pour la cérémonie de Noël avant de nous retrouver chez mes grands-parents russes paternels, baba et died. La majesté des rites byzantins, l'iconostase mystérieuse, la rutilance des vêtements sacerdotaux somptueux des popes aux visages de magiciens médiévaux (chevelure aux épaules et longue barbe), les chœurs des vieux, la magie des chandelles hypnotisantes que nous tenions fièrement dans nos mains, toute cette beauté mystique exaltait mes sens d'enfant.
Je réalise de plus en plus à quel point le conditionnement familial qui forge notre personnalité et nous donne notre couleur unique est à la fois merveilleux et difficile pour tous. Le tout, c'est d'en extraire la substantifique moelle dans tous les sens du terme. En retenir ce qu'il y a de meilleur, de plus précieux, ou de plus profond ; mais aussi, revisiter ses côtés moins reluisants pour en faire un engrais pour notre créativité, une possible œuvre d'art : ici, c'est l'artiste, l'alchimiste, la chercheuse spirituelle qui parle. Transformer les conditions adverses en la voie de l'illumination. Les aspects peu reluisants de nos conditionnements ne sont pas dangereux en soi, que des reflets qui nous informent et nous montrent où nous en sommes. Ils nous informent pour retourner à l'informe, à la lumière.
Voici un très beau texte de Thich Nhat Hanh, un magnifique message pour la période de Noël. Et parce-que c'est la Noël russe aujourd'hui, je me permets de le publier pour vous.
Message de Thầy pour la période de Noël
La période de Noël, dans la culture occidentale est un moment de l'année où tous les membres de la famille essaient de se réunir, où que l'on soit on essaie de revenir chez soi, comme au nouvel an lunaire au Vietnam. Nous décorons notre maison pour qu’elle soit douillette et confortable. Nous rêvons tous d'avoir un foyer où nous nous sentons bien : alors, nous n'éprouvons pas le besoin de chercher ailleurs, nous ne poursuivons plus rien.
A la recherche de notre demeure
Dès sa naissance, Jésus Christ était un refugié sans maison. En grandissant, quand il devint jeune homme, cette situation continua : il fut un vagabond sans véritable demeure. Dans un de ses discours il affirma :"Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. » (Matthieu, 8 :20)
Siddhartha, adulte, s'est trouvé dans une situation similaire. Né dans une famille royale, riche, il pouvait avoir tout ce qu'il désirait ; il avait une belle femme, un fils très mignon et un avenir brillant devant lui. Il était destiné à devenir roi et à régner sur un grand empire ; mais il ne se sentais pas à l'aise, il ne se sentait pas chez lui. C'est pourquoi il dut quitter sa famille et partir à la recherche de sa véritable demeure, de la paix intérieure.
Tous deux, Jésus et Siddhartha cherchaient leur vraie demeure. Ils voulaient trouver une demeure où ils n'auraient plus besoin de chercher quoique ce soit, où ils se sentiraient véritablement chez eux et en paix. Les occidentaux ont une expression « rien ne vaut son chez-soi"(« There is nothing like home ») exprimant le sentiment qu'il n'y a rien de mieux que de pouvoir revenir chez soi après en avoir été éloigné. Mais pourtant nous ne nous sentons pas chez nous, même lorsque nous sommes avec notre famille, même dans notre maison parce que dans notre famille il n'y a pas suffisamment de chaleur, de paix, il n'y a pas assez d'amour. Nous n'y sommes pas à l'aise. Nous n'y sommes pas heureux.
Certains d'entre nous vivons dans notre pays natal et pourtant nous avons envie de partir pour aller vivre ailleurs. Nous sentons que nous n'avons pas de vraie demeure. Certaines personnes juives ressentent qu'elles n'ont pas de pays. Elles vagabondent et cherchent leur pays depuis des milliers d'années - un endroit, un morceau de terrain qu’elles puissent appeler leur pays, et même de nos jours ils n'ont pas encore trouvé ce pays.
Et nous les français, les anglais, les vietnamiens, les américains, nous sommes chez nous, dans notre pays, dans notre patrie mais nous ne sommes pas contents et nous avons envie d’aller ailleurs. C'est que nous n'avons pas encore trouvé notre véritable demeure, dans notre cœur. Cet hiver, même si nous achetons un sapin de Noel pour décorer notre maison cela ne signifie pas pour autant que nous ayons trouvé notre vraie demeure ou que nous nous sentions bien dans notre pays. Il doit y avoir l'amour, la chaleur et l'épanouissement pour que notre demeure soit un vrai "chez soi".
Notre véritable demeure
Jésus Christ a finalement trouvé sa vraie demeure en son cœur. Il y a trouvé la lumière. Il a enseigné à ses disciples qu'eux aussi avaient leur propre lumière et leur a appris comment faire briller cette lumière pour que les autres puissent la voir. Bouddha Sakyamuni a enseigné que notre véritable demeure peut être trouvée dans le moment présent. Il nous a offert des pratiques très concrètes pour trouver celle-ci, nous rappelant qu'en chacun, chacune de nous il y a une île du soi, fiable, où nous sommes en sécurité et à laquelle nous pouvons retourner pour entrer en contact avec tous nos ancêtres génétiques et spirituels, avec toutes les merveilles de la vie. Dans cette île du soi nous trouvons la paix et la plénitude.
Siddhârta Gotama a trouvé sa vraie demeure et il voulait que chaque personne soit capable de la trouver aussi. Dans sa 80ème année, le Bouddha sachant que quelques mois plus tard il quitterait cette vie, ressentit beaucoup de compassion pour ses étudiants, pour ses amis parce que parmi eux il y en avait qui n'avaient pas encore trouvé leur vraie demeure. Si le Bouddha mourait, c'était sûr, ils se sentiraient très seuls, très perdus. C'était pendant la retraite de trois mois de la saison des pluies, le Bouddha résidait à l'extérieur de la ville de Vaishali au nord du Gange. Durant cette retraite il tomba très malade. L'intendant du Bouddha, le Vénérable Ananda pensa que son Maître mourrait très bientôt, et alla dans la forêt derrière un arbre pour se cacher et pleurer. Le Bouddha utilisa toute son énergie de concentration pour ralentir le processus de sa maladie et pour trouver la force de vivre quelques semaines de plus afin de pouvoir ainsi retourner dans sa ville natale, Kapilavastu, et y mourir paisiblement.
L'Île du Soi
A la fin de la retraite de la saison des pluies le Bouddha alla dans la ville de Vaishali pour rendre visite à ses disciples, les moines, les moniales, les étudiants laïques qui pratiquaient dans leur propre sangha. Partout où il allait, il offrait un petit discours du Dharma qui durait cinq ou dix minutes. Le sujet de tous ses mini-discours était principalement centré sur le thème de la vraie demeure. Il savait bien qu'après son départ beaucoup de ses disciples se sentiraient très perdus et très seuls. Le Bouddha leur enseigna qu'il y a un endroit de refuge en eux-mêmes et que c'était le seul endroit où ils pouvaient et devaient prendre refuge.
Nous aussi, devons prendre refuge dans cette demeure et ne prendre refuge en personne d'autre ni en rien d'autre. Cet endroit de refuge est "l'île du soi", c'est le Dharma authentique, là où nous pouvons trouver la paix, la protection, nos ancêtres et nos racines. C'est notre véritable demeure - notre île intérieure - où se trouve la lumière du vrai Dharma. On y retourne pour avoir la lumière, la sécurité parce que cette île n'est pas emportée par les vagues de l'océan. Prendre refuge dans son île du soi, dans son île intérieure est une pratique très importante.
Nous avons une chanson au Village des Pruniers intitulée "Retourner dans notre île intérieure". Cette chanson est à propos de la pratique du refuge en soi-même. Si nous sentons que nous ne sommes pas rentréchez nous, que nous cherchons encore notre patrie ou que nous nous sentons seul alors cette pratique est pour nous. Cette chanson peut nous aider à nous rappeler cette pratique : prendre refuge dans l'île intérieure.
La pratique, notre refuge
Vers le 4ème ou 5ème siècle lorsque ces mini-enseignements ont été traduits en chinois, les moines ont traduit l'île du soi comme "tự châu" ("tự" est soi et "châu est île). "Chers moines, retournez à votre île du soi pour y prendre refuge et sachez comment y revenir". Ce sont les mots du Bouddha avant qu'il ne meure.
Si nous nous considérons comme les âmes sœurs du Bouddha, comme de vrais étudiants du Bouddha, et que nous suivons ses enseignements alors nous devrions suivre son conseil et trouver cette vraie demeure et ne pas la chercher dans l'espace et dans le temps. Nous devons la trouver dans notre propre cœur et là il y a tout ce dont nous avons besoin. C'est là où nous allons rencontrer tous nos ancêtres génétiques et spirituels, et entrer en contact avec nos racines, notre héritage. Nous allons y trouver la paix, la sécurité, la lumière de la sagesse. Prenons refuge dans notre île intérieure, prenons refuge dans l'île du Dharma, dans rien ni personne d'autre, y compris Thầy.
L'amour du Bouddha est immense. Il savait que beaucoup de ses étudiants allaient se sentir perdus, seuls après son départ et il leur rappelait que ce corps n'est pas quelque chose de permanent, ni d'éternel. Il leur enseignait que le plus important pour eux était de prendre refuge dans leur île intérieure. Nous savons qu'elle est toujours là pour nous. Nous n'avons pas besoin de prendre un avion, un train ou un autobus pour y aller, mais grâce à notre respiration en pleine conscience et nos pas en pleine conscience, nous pouvons y être immédiatement. Notre île intérieure est notre vrai refuge. C'est notre pratique du Dharma.
A Noel si vous achetez un sapin pour décorer votre maison sachez que votre vraie demeure ne se trouve pas à l'extérieur de vous mais à l'intérieur de votre cœur. Nous n'avons pas besoin de ramener quelque chose chez nous pour nous y sentir bien. Nous avons tout ce dont nous avons besoin dans notre cœur. Nous n'avons pas besoin de pratiquer de nombreuses années ou de voyager loin pour y retourner. Si nous savons comment faire, si nous savons comment utiliser l'énergie de la pleine conscience et de la concentration alors on peut y revenir tout de suite à chacun de nos pas, à chacune de nos respirations.
Notre vraie demeure n'est pas un lieu lointain séparé par le temps et l'espace. Ce n'est pas quelque chose que nous pouvons acheter. Elle peut être présente dans le moment présent si nous savons comment faire.
Chez soi dans le moment présent
Il y a quelques jours, Thầy pensait au message qu'il souhaitait envoyer à ses ami(e)s et étudiant(e)s pour qu'ils puissent fait comme Jésus ou comme le Bouddha. Thầy a écrit cette calligraphie :
"Il n'y a pas un chemin à chercher pour aller chez soi,
Notre chez-soi est le chemin. »
Cela signifie que le chemin et l'outil ne sont pas deux choses séparées. "Il n'y a pas de chemin à chercher pour aller chez soi" Notre "chez soi" est le chemin. Quand nous faisons un pas sur ce chemin alors nous nous sentons chez nous tout de suite, à ce moment précis. C'est très authentique, c'est la pratique du village des Pruniers. Il n'y a aucun chemin menant au bonheur, le bonheur est le chemin. Récemment Thay a également partagé lors d'un de ses enseignements qu'il n'y a aucun chemin menant au Nirvana, le Nirvana est le chemin. Chaque pas, chaque respiration est capable de nous ramener chez nous, dans l'ici et le maintenant. C'est la pratique fondamentale du Village des Pruniers.
C'est le message que Thầy veut envoyer à tous ses amis et étudiants durant cette saison de Noel. Si vous voulez envoyer des vœux à vos ami(e)s et bien-aimé(e)s vous pouvez envoyer ce message. Si vous pouvez le pratiquer véritablement, alors votre envoi aura une signification profonde ; mais si vous ne le pratiquez pas, alors ce message n'aura aucune valeur.
Réjouissons-nous de notre pratique de revenir chez soi en cette saison de fêtes. Soyons véritablement dans notre "chez soi" et devenons ainsi une maison pour nos bien-aimé(e)s et tous nos ami(e)s.
Avec confiance et amour
Thầy
Aujourd'hui, c'est la Noël russe. Les grandes tablées festives d'antan où notre clan au complet se réunissait joyeusement ont disparues. La tradition et l'unité familiale se sont dissoutes avec le temps. Les nouvelles familles, celles des conjoints, les conflits aussi, les fragilités des uns et des autres, mais surtout c’est le décès de mes parents et grands-parents qui perpétuaient la tradition qui ont donné un coup fatal à cela. Je me suis souvenu qu'aujourd'hui c'est la Noël russe parce que mon père, mes ascendants, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs me manquent parfois soudainement.
Notre tribu fêtait deux fois Pâques et deux fois Noël, à la Québécoise (côté maternel), et à la russe (côté paternel), ce qui donnait l'occasion à notre famille de poursuivre la fête plus longtemps. Nous allions le 6 ou le 7 janvier à la Cathédrale russe Saint-Pierre et Saint-Paul de Montréal pour la cérémonie de Noël avant de nous retrouver chez mes grands-parents russes paternels, baba et died. La majesté des rites byzantins, l'iconostase mystérieuse, la rutilance des vêtements sacerdotaux somptueux des popes aux visages de magiciens médiévaux (chevelure aux épaules et longue barbe), les chœurs des vieux, la magie des chandelles hypnotisantes que nous tenions fièrement dans nos mains, toute cette beauté mystique exaltait mes sens d'enfant.
Je réalise de plus en plus à quel point le conditionnement familial qui forge notre personnalité et nous donne notre couleur unique est à la fois merveilleux et difficile pour tous. Le tout, c'est d'en extraire la substantifique moelle dans tous les sens du terme. En retenir ce qu'il y a de meilleur, de plus précieux, ou de plus profond ; mais aussi, revisiter ses côtés moins reluisants pour en faire un engrais pour notre créativité, une possible œuvre d'art : ici, c'est l'artiste, l'alchimiste, la chercheuse spirituelle qui parle. Transformer les conditions adverses en la voie de l'illumination. Les aspects peu reluisants de nos conditionnements ne sont pas dangereux en soi, que des reflets qui nous informent et nous montrent où nous en sommes. Ils nous informent pour retourner à l'informe, à la lumière.
Voici un très beau texte de Thich Nhat Hanh, un magnifique message pour la période de Noël. Et parce-que c'est la Noël russe aujourd'hui, je me permets de le publier pour vous.
Message de Thầy pour la période de Noël
La période de Noël, dans la culture occidentale est un moment de l'année où tous les membres de la famille essaient de se réunir, où que l'on soit on essaie de revenir chez soi, comme au nouvel an lunaire au Vietnam. Nous décorons notre maison pour qu’elle soit douillette et confortable. Nous rêvons tous d'avoir un foyer où nous nous sentons bien : alors, nous n'éprouvons pas le besoin de chercher ailleurs, nous ne poursuivons plus rien.
A la recherche de notre demeure
Dès sa naissance, Jésus Christ était un refugié sans maison. En grandissant, quand il devint jeune homme, cette situation continua : il fut un vagabond sans véritable demeure. Dans un de ses discours il affirma :"Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. » (Matthieu, 8 :20)
Siddhartha, adulte, s'est trouvé dans une situation similaire. Né dans une famille royale, riche, il pouvait avoir tout ce qu'il désirait ; il avait une belle femme, un fils très mignon et un avenir brillant devant lui. Il était destiné à devenir roi et à régner sur un grand empire ; mais il ne se sentais pas à l'aise, il ne se sentait pas chez lui. C'est pourquoi il dut quitter sa famille et partir à la recherche de sa véritable demeure, de la paix intérieure.
Tous deux, Jésus et Siddhartha cherchaient leur vraie demeure. Ils voulaient trouver une demeure où ils n'auraient plus besoin de chercher quoique ce soit, où ils se sentiraient véritablement chez eux et en paix. Les occidentaux ont une expression « rien ne vaut son chez-soi"(« There is nothing like home ») exprimant le sentiment qu'il n'y a rien de mieux que de pouvoir revenir chez soi après en avoir été éloigné. Mais pourtant nous ne nous sentons pas chez nous, même lorsque nous sommes avec notre famille, même dans notre maison parce que dans notre famille il n'y a pas suffisamment de chaleur, de paix, il n'y a pas assez d'amour. Nous n'y sommes pas à l'aise. Nous n'y sommes pas heureux.
Certains d'entre nous vivons dans notre pays natal et pourtant nous avons envie de partir pour aller vivre ailleurs. Nous sentons que nous n'avons pas de vraie demeure. Certaines personnes juives ressentent qu'elles n'ont pas de pays. Elles vagabondent et cherchent leur pays depuis des milliers d'années - un endroit, un morceau de terrain qu’elles puissent appeler leur pays, et même de nos jours ils n'ont pas encore trouvé ce pays.
Et nous les français, les anglais, les vietnamiens, les américains, nous sommes chez nous, dans notre pays, dans notre patrie mais nous ne sommes pas contents et nous avons envie d’aller ailleurs. C'est que nous n'avons pas encore trouvé notre véritable demeure, dans notre cœur. Cet hiver, même si nous achetons un sapin de Noel pour décorer notre maison cela ne signifie pas pour autant que nous ayons trouvé notre vraie demeure ou que nous nous sentions bien dans notre pays. Il doit y avoir l'amour, la chaleur et l'épanouissement pour que notre demeure soit un vrai "chez soi".
Notre véritable demeure
Jésus Christ a finalement trouvé sa vraie demeure en son cœur. Il y a trouvé la lumière. Il a enseigné à ses disciples qu'eux aussi avaient leur propre lumière et leur a appris comment faire briller cette lumière pour que les autres puissent la voir. Bouddha Sakyamuni a enseigné que notre véritable demeure peut être trouvée dans le moment présent. Il nous a offert des pratiques très concrètes pour trouver celle-ci, nous rappelant qu'en chacun, chacune de nous il y a une île du soi, fiable, où nous sommes en sécurité et à laquelle nous pouvons retourner pour entrer en contact avec tous nos ancêtres génétiques et spirituels, avec toutes les merveilles de la vie. Dans cette île du soi nous trouvons la paix et la plénitude.
Siddhârta Gotama a trouvé sa vraie demeure et il voulait que chaque personne soit capable de la trouver aussi. Dans sa 80ème année, le Bouddha sachant que quelques mois plus tard il quitterait cette vie, ressentit beaucoup de compassion pour ses étudiants, pour ses amis parce que parmi eux il y en avait qui n'avaient pas encore trouvé leur vraie demeure. Si le Bouddha mourait, c'était sûr, ils se sentiraient très seuls, très perdus. C'était pendant la retraite de trois mois de la saison des pluies, le Bouddha résidait à l'extérieur de la ville de Vaishali au nord du Gange. Durant cette retraite il tomba très malade. L'intendant du Bouddha, le Vénérable Ananda pensa que son Maître mourrait très bientôt, et alla dans la forêt derrière un arbre pour se cacher et pleurer. Le Bouddha utilisa toute son énergie de concentration pour ralentir le processus de sa maladie et pour trouver la force de vivre quelques semaines de plus afin de pouvoir ainsi retourner dans sa ville natale, Kapilavastu, et y mourir paisiblement.
L'Île du Soi
A la fin de la retraite de la saison des pluies le Bouddha alla dans la ville de Vaishali pour rendre visite à ses disciples, les moines, les moniales, les étudiants laïques qui pratiquaient dans leur propre sangha. Partout où il allait, il offrait un petit discours du Dharma qui durait cinq ou dix minutes. Le sujet de tous ses mini-discours était principalement centré sur le thème de la vraie demeure. Il savait bien qu'après son départ beaucoup de ses disciples se sentiraient très perdus et très seuls. Le Bouddha leur enseigna qu'il y a un endroit de refuge en eux-mêmes et que c'était le seul endroit où ils pouvaient et devaient prendre refuge.
Nous aussi, devons prendre refuge dans cette demeure et ne prendre refuge en personne d'autre ni en rien d'autre. Cet endroit de refuge est "l'île du soi", c'est le Dharma authentique, là où nous pouvons trouver la paix, la protection, nos ancêtres et nos racines. C'est notre véritable demeure - notre île intérieure - où se trouve la lumière du vrai Dharma. On y retourne pour avoir la lumière, la sécurité parce que cette île n'est pas emportée par les vagues de l'océan. Prendre refuge dans son île du soi, dans son île intérieure est une pratique très importante.
Nous avons une chanson au Village des Pruniers intitulée "Retourner dans notre île intérieure". Cette chanson est à propos de la pratique du refuge en soi-même. Si nous sentons que nous ne sommes pas rentréchez nous, que nous cherchons encore notre patrie ou que nous nous sentons seul alors cette pratique est pour nous. Cette chanson peut nous aider à nous rappeler cette pratique : prendre refuge dans l'île intérieure.
La pratique, notre refuge
Vers le 4ème ou 5ème siècle lorsque ces mini-enseignements ont été traduits en chinois, les moines ont traduit l'île du soi comme "tự châu" ("tự" est soi et "châu est île). "Chers moines, retournez à votre île du soi pour y prendre refuge et sachez comment y revenir". Ce sont les mots du Bouddha avant qu'il ne meure.
Si nous nous considérons comme les âmes sœurs du Bouddha, comme de vrais étudiants du Bouddha, et que nous suivons ses enseignements alors nous devrions suivre son conseil et trouver cette vraie demeure et ne pas la chercher dans l'espace et dans le temps. Nous devons la trouver dans notre propre cœur et là il y a tout ce dont nous avons besoin. C'est là où nous allons rencontrer tous nos ancêtres génétiques et spirituels, et entrer en contact avec nos racines, notre héritage. Nous allons y trouver la paix, la sécurité, la lumière de la sagesse. Prenons refuge dans notre île intérieure, prenons refuge dans l'île du Dharma, dans rien ni personne d'autre, y compris Thầy.
L'amour du Bouddha est immense. Il savait que beaucoup de ses étudiants allaient se sentir perdus, seuls après son départ et il leur rappelait que ce corps n'est pas quelque chose de permanent, ni d'éternel. Il leur enseignait que le plus important pour eux était de prendre refuge dans leur île intérieure. Nous savons qu'elle est toujours là pour nous. Nous n'avons pas besoin de prendre un avion, un train ou un autobus pour y aller, mais grâce à notre respiration en pleine conscience et nos pas en pleine conscience, nous pouvons y être immédiatement. Notre île intérieure est notre vrai refuge. C'est notre pratique du Dharma.
A Noel si vous achetez un sapin pour décorer votre maison sachez que votre vraie demeure ne se trouve pas à l'extérieur de vous mais à l'intérieur de votre cœur. Nous n'avons pas besoin de ramener quelque chose chez nous pour nous y sentir bien. Nous avons tout ce dont nous avons besoin dans notre cœur. Nous n'avons pas besoin de pratiquer de nombreuses années ou de voyager loin pour y retourner. Si nous savons comment faire, si nous savons comment utiliser l'énergie de la pleine conscience et de la concentration alors on peut y revenir tout de suite à chacun de nos pas, à chacune de nos respirations.
Notre vraie demeure n'est pas un lieu lointain séparé par le temps et l'espace. Ce n'est pas quelque chose que nous pouvons acheter. Elle peut être présente dans le moment présent si nous savons comment faire.
Chez soi dans le moment présent
Il y a quelques jours, Thầy pensait au message qu'il souhaitait envoyer à ses ami(e)s et étudiant(e)s pour qu'ils puissent fait comme Jésus ou comme le Bouddha. Thầy a écrit cette calligraphie :
"Il n'y a pas un chemin à chercher pour aller chez soi,
Notre chez-soi est le chemin. »
Cela signifie que le chemin et l'outil ne sont pas deux choses séparées. "Il n'y a pas de chemin à chercher pour aller chez soi" Notre "chez soi" est le chemin. Quand nous faisons un pas sur ce chemin alors nous nous sentons chez nous tout de suite, à ce moment précis. C'est très authentique, c'est la pratique du village des Pruniers. Il n'y a aucun chemin menant au bonheur, le bonheur est le chemin. Récemment Thay a également partagé lors d'un de ses enseignements qu'il n'y a aucun chemin menant au Nirvana, le Nirvana est le chemin. Chaque pas, chaque respiration est capable de nous ramener chez nous, dans l'ici et le maintenant. C'est la pratique fondamentale du Village des Pruniers.
C'est le message que Thầy veut envoyer à tous ses amis et étudiants durant cette saison de Noel. Si vous voulez envoyer des vœux à vos ami(e)s et bien-aimé(e)s vous pouvez envoyer ce message. Si vous pouvez le pratiquer véritablement, alors votre envoi aura une signification profonde ; mais si vous ne le pratiquez pas, alors ce message n'aura aucune valeur.
Réjouissons-nous de notre pratique de revenir chez soi en cette saison de fêtes. Soyons véritablement dans notre "chez soi" et devenons ainsi une maison pour nos bien-aimé(e)s et tous nos ami(e)s.
Avec confiance et amour
Thầy