©Annouchka Gravel Galouchko, Canard à la Perle ou Frisson d'enfants, acrylique et collage sur papier, 2006. Couverture du roman de Pauline Michel, Frissons d’enfant, XYZ éditeur, Montréal, 2006.
Ikka no myoju en japonais signifie : « L’univers entier est une seule perle brillante. » Phrase célèbre dans les annales du zen du Maître Gensha, pour expliquer l’enseignement bouddhique.
Un jour le Maître Gensha dit ceci à un moine :
"Tu te débats pour te libérer dans la caverne des démons de la montagne noire. Moine, tu n'as pas pu comprendre que tout l'univers est une perle brillante. Tu as un peu compris, mais pas vraiment... Tu penses d'une manière intellectuelle; tu es empêché, par ta pensée, d'avoir la véritable compréhension intime et sans limites. Tout est une perle brillante, même l'antre des démons de la montagne noire."
Dogen, maître zen japonais (1200-1253), commenta par la suite la fameuse histoire de la perle brillante : « Comment peut-on utiliser cet antre du démon de la montagne noire ? La caverne du démon de la montagne noire peut aussi être une perle brillante. Ton cerveau lui-même est une perle brillante. Ton esprit lui-même est une perle brillante, même la grotte du démon de la montagne noire." Extrait du Le Shobogenzo (l’Oeil du Trésor de la vraie Loi.)
C’est souvent bien après que mes tableaux ont été créés que j’en perçois plus clairement la signification et l’origine. Dans l’image, Frisson d’enfants, le corps du canard est réellement constitué d’une énorme perle. La photo de l’oiseau est tirée d’une carte postale iranienne que j’ai achetée à l’âge de 14 ans à Téhéran, alors que mon père travaillait là-bas. J’adorais ce bijou qui fait partie de l’importante collection de joaillerie de la couronne impériale de Perse.
Ayant conservé durant toutes ces années la carte postale de l’oiseau, j’ai redonné au canard sa liberté dans le ciel de mon tableau.
Le monde entier dans les dix directions est une seule perle brillante : cela est symbolisé par l’oiseau libre comme le vent. Les trois personnages poissons en tchador représentent trois femmes courageuses; mais elles sont en même temps terrorisées par l'infini miroir qu'est l'environnement et qui nous reflète les uns les autres. Le voyage de l’âme qu’elles vont entreprendre à travers les reflets renvoyés du miroir est exigeant car il leurs faut accepter qu'il n'y a rien à attendre de l'extérieur : accepter ses peurs émotionnelles sans les projeter sur les autres. On voit qu’elles luttent pour ne pas entrer dans la caverne du démon de la montagne noire où se trouve pourtant caché depuis toujours le joyau étincelant. Les éléments chimériques un peu inquiétants sommeillant sous l’eau, les émotions refoulées, ont servi antérieurement de vignettes dans mon livre, Shô et les dragons d'eau.
Ce voyage initiatique va les amener finalement à la découverte de la clarté de leur propre esprit où tous les reflets existentiels se dissolvent dans un champs de conscience unifié.
Cette image du Canard à la Perle a été utilisée par la suite pour illustrer la couverture du livre : Frisson d’enfants de l’écrivaine, Pauline Michel, éditions Xyz, Montréal, 2006
Un jour le Maître Gensha dit ceci à un moine :
"Tu te débats pour te libérer dans la caverne des démons de la montagne noire. Moine, tu n'as pas pu comprendre que tout l'univers est une perle brillante. Tu as un peu compris, mais pas vraiment... Tu penses d'une manière intellectuelle; tu es empêché, par ta pensée, d'avoir la véritable compréhension intime et sans limites. Tout est une perle brillante, même l'antre des démons de la montagne noire."
Dogen, maître zen japonais (1200-1253), commenta par la suite la fameuse histoire de la perle brillante : « Comment peut-on utiliser cet antre du démon de la montagne noire ? La caverne du démon de la montagne noire peut aussi être une perle brillante. Ton cerveau lui-même est une perle brillante. Ton esprit lui-même est une perle brillante, même la grotte du démon de la montagne noire." Extrait du Le Shobogenzo (l’Oeil du Trésor de la vraie Loi.)
C’est souvent bien après que mes tableaux ont été créés que j’en perçois plus clairement la signification et l’origine. Dans l’image, Frisson d’enfants, le corps du canard est réellement constitué d’une énorme perle. La photo de l’oiseau est tirée d’une carte postale iranienne que j’ai achetée à l’âge de 14 ans à Téhéran, alors que mon père travaillait là-bas. J’adorais ce bijou qui fait partie de l’importante collection de joaillerie de la couronne impériale de Perse.
Ayant conservé durant toutes ces années la carte postale de l’oiseau, j’ai redonné au canard sa liberté dans le ciel de mon tableau.
Le monde entier dans les dix directions est une seule perle brillante : cela est symbolisé par l’oiseau libre comme le vent. Les trois personnages poissons en tchador représentent trois femmes courageuses; mais elles sont en même temps terrorisées par l'infini miroir qu'est l'environnement et qui nous reflète les uns les autres. Le voyage de l’âme qu’elles vont entreprendre à travers les reflets renvoyés du miroir est exigeant car il leurs faut accepter qu'il n'y a rien à attendre de l'extérieur : accepter ses peurs émotionnelles sans les projeter sur les autres. On voit qu’elles luttent pour ne pas entrer dans la caverne du démon de la montagne noire où se trouve pourtant caché depuis toujours le joyau étincelant. Les éléments chimériques un peu inquiétants sommeillant sous l’eau, les émotions refoulées, ont servi antérieurement de vignettes dans mon livre, Shô et les dragons d'eau.
Ce voyage initiatique va les amener finalement à la découverte de la clarté de leur propre esprit où tous les reflets existentiels se dissolvent dans un champs de conscience unifié.
Cette image du Canard à la Perle a été utilisée par la suite pour illustrer la couverture du livre : Frisson d’enfants de l’écrivaine, Pauline Michel, éditions Xyz, Montréal, 2006