Stéphan Daigle et moi sommes toutes les fins de semaines à la Maison Félix-Leclerc jusqu'à la fin mai. Pas besoin de s'inscrire! Les ateliers sont de 2H à 4 H et ils vous permettront de réaliser soit un poème ou un collage, ou les deux, à partir de nos œuvres visuelles ou de nos poèmes.
Stéphan Daigle et Annouchka Gravel Galouchko Nous préparons une exposition durant cette résidence intitulée L'Œil ET L'OREILLE dont le vernissage aura lieu à la Maison-Félix-Leclerc le 29 mai à 14H. Notre projet de résidence consiste en la création et la diffusion d’œuvres visuelles et de poèmes originaux récités ou chantés sur des trames musicales originales ou inspirées de divers folklores. Les œuvres picturales seront présentées sous la forme de simili-pochettes d’album 33 tours étalées et accompagnées d’un dossier audionumérique. Annouchka Gravel Galouchko et Stéphane Beaulieu qui l'accompagne à Vaudreuil-, lors de nos pratiques à la Maison-Félix-Leclerc.
GLISSEMENT TEMPOREL Une exposition de ANNOUCHKA GRAVEL GALOUCHKO & STÉPHAN DAIGLE Lorsque l’artiste se retrouve devant un tableau vierge ou d’autres matériaux épars qui appellent toutes ses facultés créatrices pour donner forme à son désir de faire sens : où trouve-t-il son inspiration? D’où tire-t-il les images qui donneront forme à son art? L’état d’esprit dans lequel se met le créateur le transporte-t-il dans un autre espace-temps qui lui donnerait accès à des visions? Est-ce un processus laissant la plus large place au fortuit et à l’accident? Ou est-ce la collision de multiples pensées, images et expériences conscientes et inconscientes dans la tête de l’artiste qui amalgame les composantes de telle sorte qu’elles forment de nouvelles images signifiantes? Est-ce que l’art crée des univers alternatifs? Traduit-il une lecture particulière du réel? Et l’intention du créateur là-dedans? Dans quelle mesure a-t-elle de l’importance lorsque le temps passe? Le thème GLISSEMENT TEMPOREL suggère le passage d’un univers à un autre puisque nous ne pouvons percevoir les formes au sein de l’espace que par le déplacement dans la durée. L’œil du spectateur est amené, dans cette exposition, à glisser d’une œuvre à l’autre et d’un univers symbolique à un autre. Son esprit pourra s’adonner à une gymnastique intellectuelle et s’ouvrir par le ressenti afin de saisir le propos de chaque œuvre. Il est aussi invité à tisser des liens de sens avec l’ensemble des œuvres qui lui sont présentées sous ce thème. Voilà deux artistes et leurs univers qui forment un couple depuis 35 ans et dont les préoccupations se rencontrent, mais dont le langage formel et technique diffère. Que cherchent-ils à communiquer ou à exprimer? Quel est le propos autour duquel converge toute cette créativité? L’Humanité sécrète des univers symboliques, des langages, devant traduire la réalité du monde depuis ses origines. Est-ce là notre raison d’être? Annouchka & Stéphan Avril 2022 Photos de l'exposition Glissement Temporel à la Maison Félix-Leclerc
LA GUERRE : DES HISTOIRES RÉPÉTITIVES La guerre "fratricide" actuelle en Ukraine provoque en moi une incommensurable tristesse qu'il me faut surmonter au quotidien. Elle réactive aussi chez moi une certaine mémoire cellulaire imprégnée de peurs et de paranoïa transmises par mes grands-parents paternels russes. www.annouchkagravelgalouchko.com/blogue--blog/previous/2 Pour m'aider à passer à travers cette noirceur collective, consciente aussi que notre planète est souffrante, je m'arrête de temps à autres pour regarder la beauté existentielle du monde. Dans mes moments de lucidité, je reconnais que les phénomènes qui m'entourent naissent d'une présence qui réside paisiblement au fond de mon cœur. Cette beauté atemporelle, informelle et amoureuse du monde, est en permanence aux tréfonds de tous les cœurs, qu'ils soient sanguinaires ou compatissants. De pressentir cela, me sauve et me fait aussi penser à la célèbre citation tirée d'un roman de Dostoïevski : "La beauté sauvera le monde". Je suis issue d'une mère québécoise née à Gravebourg (dont le nom de famille Gravel est associé à Gravelbourg) et d'un père français, né à Paris de parents russes, exilés en France à la fin de la révolution bolchevique et de la guerre civile en Russie. Ces derniers se sont expatriés au péril de leur vie afin d'échapper à la violence du régime dictatorial bolchevique. J'ai été approchée par le sympathique duo, Mathieu Prost (journaliste de Radio-Canada) et Isabelle Barzeele (caméraman) pour parler brièvement de mes sentiments face à l'invasion russe en Ukraine. J'ai été interviewée, parce que du côté paternel mes grands-parents étaient russes. Sans doute aussi, parce que je suis une artiste aux antennes délicates et dont la sensibilité exacerbée me permet parfois d'anticiper les choses à venir. Dans mon travail d'artiste multidisciplinaire, à travers la gravité de certains thèmes que j'aborde comme ceux de la guerre, de l'exil ou encore, la notion d'identité, je cherche avant tout à me reconnecter à mon origine véritable : à ma vraie demeure, comme on le dit si bien dans la tradition humaniste Zen : tradition plus de deux fois millénaire et dont les bienfaits ne sont plus à démontrer. Dans l'histoire, l'horreur des guerres se répètent sans cesse. L'humanité tourne en rond comme un un vieux vinyle abimé. Que devons nous faire pour transcender les conditionnements qui nous font souffrir et tant souffrir les autres? Une révolution intérieure? Un retournement intérieur qui tôt ou tard finira par révéler notre vraie nature paisible et aimante? Je le crois sincèrement. J'ai projeté plus d'une fois dans mes tableaux, les vieux fantômes de mes ancêtres russes et ukrainiens (mon nom de famille, Galouchko est, paraît-il, typiquement ukrainien, mon grand-père a suivi le cours du HEC de 1917 à 1919 à Kiev) qui stagnaient dans mon corps. La plupart de ces fantômes m'ont heureusement quittée. Mais des lambeaux de souffrances issues du passé familial surgissent parfois sur ma route tel que celui- dont je vous fais le récit ici. Mon père m’a révélé avec une émotion évidente, alors qu’il était déjà âgé, le récit du poignard de son père. Nous sommes en 1920, en pleine guerre civile, trois ans après le renversement du gouvernement tsariste qui a régné en autocrate et despote aveugle sur son peuple affamé et illettré. La longue tradition de gouvernance tyrannique tsariste avide de conquêtes territoriales se perpétue, malgré les apparences, à travers les idéologiques bolcheviques et la propagande mensongère qui prônent la liberté, l'égalité et la fraternité. Le nouveau régime mis en place par Lénine et Trotski règne par la terreur. La Tchéka (l'ancêtre du K.G.B.), la police bolchévique instaurée en 1917, extermine arbitrairement tous ceux qui semblent ne pas adhérer sans réserve à la doctrine d'état, accusant sans preuve qui bon lui semblait. L’Armée rouge recrute systématiquement tous les hommes valides pour en faire les nouveaux gardiens de la religion d'état qu'est alors le communisme. Grand-père, qui est dans la jeune vingtaine, est un électron libre qui se refuse au conditionnement imposé. Il se retrouve, comme bien d'autres, coincé et embarqué malgré lui dans le mouvement cauchemardesque de cette guerre fratricide. Il sait que d’un jour à l'autre, il va forcément être enrôlé par l'armée rouge : tous ceux qui refusent d’y adhérer sont exécutés. Il choisit finalement de joindre la marine contre révolutionnaire. C'est ainsi qu'il devient un officier de l'armée blanche des Volontaires. Il alors doit abandonner tout ce qu'il aime profondément : sa famille et sa bien-aimée Larissa. Mes grands-parents se marient la veille du départ de mon grand-père pour le front. S’étreignant passionnément, ils s’échangent des médaillons avec leurs photos. Mon grand-père promet de tout faire pour survivre au fléau. Dans cette grande pièce de théâtre cauchemardesque, mon grand-père joue le rôle du chevalier blanc résistant corps et âme au tsunami rouge. Afin d’intégrer son régiment alors en Crimée, il doit franchir à cheval l’immense et trompeuse solitude de la steppe. Plus d’une fois, il frôle la mort embusquée dans les herbes. Quand le grand train de l’armée rouge qui déchire la plaine vomit sur lui sa mitraille, blessé, il s’accroche à sa promesse. C’est durant cette pénible odyssée qu’il poignarde un soldat bolchevique qui l'a fait prisonnier et attaché sur son cheval. Le couteau hérité de son père et caché dans son pantalon lui permet d’éviter une mort cruelle. Papa m’a raconté comment l’Escadre blanche n’était qu’une poignée d’hommes pour résister à la marée bolchevique qui déferlait sur l’immense Russie. Grand-père a participé au grand exode russe à l’étranger s’élevant à plus de 150 000 exilés volontaires dont plus de la moitié étaient des civils. Les cales étaient bondées de cosaques, de militaires, de femmes, d’enfants, d’écrivains, d’artistes, de professeurs, de chercheurs, tous condamnés en Russie à la persécution, au bagne ou à la mort. L'évacuation et l'exil se répètent aujourd'hui de façon massive en Ukraine mais aussi en Russie où les esprits libres, qui en ont les moyens, fuient leur pays. L'exil final de mon grand-père en France, puis la fuite clandestine et miraculeuse de ma grand-mère qui réussit à le rejoindre à Paris en 1922, ont permis la rencontre de mes parents en Saskatchewan au début des années 50 et ma naissance dans les années soixante à Montréal. Je suis, comme mon frère et mes soeurs, le fruit de causes et conditions parfois terribles qui rassemblées m'ont permise de voir le jour sous cette forme. Finalement, nous sommes tous insaisissables car tissés de tous événements de l'univers! Voici donc mon poème, Soutra du Cœur de l'armée rouge dans son intégralité, dédié à mon grand-père. J'en ai lu un extrait lors du Téléjournal de Radio-Canada. Soutra du Cœur de l'armée rouge Paroles @Annouchka Gravel Galouchko Tu vis soudain ton souffle à sa fin La guerre immole, la jeunesse folle La steppe brûlait, sa folie t'emportait Sur le noir cheval de ton rival Pour te clouer à l'arbre des morts Où pleurent encore de vieux remords Sous ta chemise de l'icône de ta mère De ton père son couteau affolé En plein cœur du soldat rouge Sa plaie devint tienne, et pour guérir ta peine Tu la couvris de terre blanche Mais la blessure franche cherchait le jour Le mur de fer de ta Russie Il vous sépara, toi et tes frères Dans notre mémoire, le secret du poignard S'est faufilé, le sang versé Bat dans nos veines, jamais grand-père Voulut pour nous, le poids des chaines Sans le savoir, je marchais Au bord de ta plaie, mais un soir Mes empreintes dessinèrent le délit Mes mains de peintre sur la toile De rouge salies, du sang de ta moelle Celui des guerriers oubliés D'un cri de feu, j'ai arrêté Le couteau silencieux dans le temps De son tranchant, la mort s'est vidée Le cœur de l’Armée rouge, ne pleure, ne bouge Sur ton poignard qui fit son devoir Et notre destinée dans une autre histoire Ô Sûtra libérateur du Cœur : La forme est vide, le vide est forme, Œil, oreille, nez, langue, corps, esprit, couleur, son, odeur, goût, toucher, Il n'existe rien. Ni poignard, ni guerre, ni mort, ni fin de la guerre et de la mort, ni souffrance, Ni cause et fin de la souffrance, ni chemin, ni sagesse, ni profit, ni profit! EXTRAIT DU TÉLÉOURNAL DE RADIO CANADA DU 3 MARS 2022 À 18H Affiche de recrutement de l'Armée rouge Affiche de recrutement de l'Armée blanche Mes grands-parents russes exilés à Paris où mon père est né
Titre de l’œuvre : Rapprochement / Nous sommes dansés La magie du rapprochement avec les autres m’emporte totalement lorsque je suis dansé par la Vie. De mon ciel intérieur au tien, le monde se déploie. Lorsque sans limites j’accueille tout ce qui apparait, je perds la tête et retrouve l’espace du cœur. Une vue panoramique à couper le souffle se déroule alors à mes pieds. Ondulante, je me retrouve soudain sur mon tapis volant, comme aux plus beaux jours de mon enfance passée aux pays des 1001 nuits. Rapprochement / Nous sommes dansés
Sur ces quelques photographies, dont certaines de Christian Gonzales, je me permets de vous parler du sens de la lanterne géante que j’ai habillé de mes œuvres et dont le thème général est RAPPROCHEMENT Mes images sur le cube illustrent des états du corps humain qui est en grande partie un corps émotionnel. Nous sommes principalement habités par des émotions qui vont et viennent. Mais, elles s’accumulent aussi dans notre mémoire corporelle. Notre mental s’approprie nos émotions et les emprisonne dans le corps, les étiquette et les juge. Cela ne leur permet pas de se dissoudre naturellement et donc, plus rapidement. C’est pourquoi je n’ai pas mis de tête aux corps de mes personnages afin qu’ils expriment une vision moins mentale et plus globale du monde. Ces grands corps sans tête sont également très spacieux afin que les émotions de mes personnages puissent émerger librement dans cet espace. Les oies pourraient symboliser poétiquement notre voyage émotionnel lorsqu’il devient spacieux et instinctif. Les oies qui sont mues par la vie, vont et viennent cycliquement pour réintégrer gracieusement leur origine à la fin de leur périple. Voulant exprimer le mouvement et la détente, mes personnages sont dansés plutôt qu’ils ne dansent. Dans cette douce, mais puissante passivité active, leurs émotions stagnantes peuvent retourner à l’espace. Le rapprochement entre les êtres humains dépend beaucoup de notre corps émotionnel. S’il est fluide, nos relations le seront. Mon œuvre est une invitation pour moi-même et pour les autres à s’assouplir afin de permettre un rapprochement authentique. Automne 2005, Marie-Claire Blais en visite chez nous avec Sacha mon fils et Annouchka entourée de ses tableaux Ce matin même, alors que je n'étais pas encore au courant du décès de Marie-Claire Blais (nous n'écoutons pas quotidiennement les nouvelles), j'ai parlé à Stéphan Daigle, mon conjoint, de Marie-Claire qui m'a toujours soutenue et encouragée dans ma vie créative. Le cœur rempli d'émotion, j'ai dit ceci à Stéphan : dans ma galerie des personnes aimées avec lesquelles j'entre et vais entrer en conversation littéraire, il y a Marie-Claire Blais qui est la seule à être encore de ce monde. Je dois me dépêcher, car le temps file. J'ai été à ce moment-là, saisie d'une sorte d’angoisse complètement irrationnelle. La gorge nouée j'ai dit à Stéphan : j'espère que mon projet n'est pas le dernier pas plus qu'une sorte de testament que je lègue à mes ancêtres et amis. À l'été 2020, on sentait bien que la dame au grand cœur n'allait pas bien. Ma mère était morte quelques mois auparavant et j'avais envoyé à Marie-Claire une photo d'elle. Suite à mon envoi, Marie-Claire m'avait demandé si j'avais impression que ma maman était heureuse désormais et si je sentais qu'elle communiquait avec moi. C’est donc maintenant que je vais entrer subtilement en conversation littéraire avec Marie-Claire et avec maman. Marie-Claire a écrit dans cette période un très beau poème sur une image que Stéphan a créée. Cette œuvre fera partie d'une publication à venir. J’ai illustré les trois premiers volumes de la série romanesque de Marie-Claire Blais, Soifs parue chez Boréal en 1995, Dans la foudre et la lumière, publiée en 2001, et enfin Augustino et le choeur de la destruction parue en 2005. Je n’ai pas trouvé Marie-Claire Blais facile à lire; mais j’ai toujours bien senti que son écriture pleine de compassion remontait directement des profondeurs de ses tripes et que cela lui donnait une dimension totalement universelle. Je crois que son œuvre est plus vitale que mentale, son écriture a du cœur au ventre. Sa façon d’écrire qui faisait fi de la ponctuation répondait à son besoin essentiel, vital. Sans hara, l'homme reste prisonnier du moi égocentrique. (K. G. Dürckheim, le premier qui a fait connaitre la pratique du zen en occident.) L’écrivaine qui se sentait des affinités avec mon travail de peintre et d’illustratrice, a écrit un très beau texte poétique en guise d’introduction pour la monographie consacrée à mon travail visuel et titrée Envol imaginaire, parue en 1998 aux éditions Les 400 coups, dans la collection Images. Texte d'introduction de Marie-Claire Blais pour une monographie sur les oeuvres de l'artiste Annouchka Gravel Galouchko intitulée "Envol Imaginaire", publiée aux éditions Les 400 coups (1998) coll. Images Dans sa peinture, ses illustrations, Annouchka Galouchko nous enveloppe, avec ses couleurs chaudes, l'audace de son envol imaginaire, de la beauté mouvante du monde, le monde et ses légendes puisées à toutes les cultures, tous les pays, son inspiration se réchauffant parfois aux nuances somptueuses de l'Orient. Comme Chagall qui se sert de la vitalité du folklore juif pour peindre la fable religieuse d'un tableau ou d'un vitrail, Annouchka Galouchko ressuscite le monde ancien et le nouveau en les pliant à ses propres lois de magie et d'envoûtement secret. Elle recrée l'innocence d'un paradis dont elle connaît la précarité, ce paradis toujours sur le point d'être perdu, anéanti par les fureurs guerrières de notre temps, elle unit dans une même harmonie pays merveilleux, hommes et animaux longtemps séparés les uns des autres par un même exil, et dans ce paradis aux intenses chaleurs, de précieuses récoltes croissent pour les générations à venir, la vie éclate généreusement avec l'abondance des fleurs et des fruits, la végétation est le soir roussie par ce soleil crépusculaire des paysages d'Émile Nolde; dans cette fable qui ravit l'oeil et le surprend, nous sommes près de ces amants de Chagall frôlant dans un tourbillon de feu et de neige au-dessus de leur ville une lune, un chat; les amants d'Annouchka Galouchko portent sur leur coeur un oiseau, ses arbres marchent avec des corps d'hommes, leurs têtes se transforment en brasiers tendant leurs branches fécondées, les tortues, les chiens, les petits chevaux, les ânes, et les colombes, les pigeons blancs envahissent les toits des maisons et la verdure des collines, un pommier peut devenir aussi un garçon noir sous un chapeau de paille, des vers le ciel, nous sommes éblouis de féeriques images et des sortilèges de ce monde renversé sous le trait brûlant des couleurs du peintre qui raconte aussi une histoire. Dans certaines oeuvres, c'est l'empreinte charnelle de l'artiste qui fait vibrer la toile; aux frémissements de joie des corps vivants qui s'enlacent ou se quittent se mêle une peur sourde, car ces sensuels danseurs au paradis dansent aussi sur un monde en feu, et là encore je pense à ce lien sensible que partage Annouchka Galouchko avec le peintre expressionniste germanique, à cette oeuvre de Nolde où l'on voit danser des jeunes femmes sur une piste de chandelles allumées, où des silhouettes noires semblent guetter dans l'ombre les danseuses qui chantent et rient, sautant d'un pied léger au-dessus de la flamme, Annouchka Galouchko peint elle aussi cette chair rouge des vivants, facilement blessée, elle peint ce paradis où s'enflamment les arbres, et peut-être, comme Nolde, revêt-elle d'or et de cet insoutenable bleu fondant vers le noir les anges ou les saints, ou ceux que je perçois dans son oeuvre mystérieuse dont il faut déchiffrer les signes, comme d'errantes victimes cherchant leur parcours entre terre et ciel. Ou ce qui fut hier le paradis, pour elles. Marie-Claire Blais Allocution de l'autrice, Marie-Claire Blais pour le vernissage, L'Esprit de l'Oiseau, ou Icare devient Phénix au Centre d'exposition de Repentigny. Cette exposition est une invitation à entrer dans l'univers de Annouchka Gravel Galouchko et de Stéphan Daigle. L'oiseau étant un thème majeur dans leurs créations, cette exposition au Centre d'exposition de Repentigny en 2008 transporte le visiteur à travers une odyssée visuelle tout en couleurs qui appelle à la réflexion. La musique ains que la vidéo de présentation est du musicien Jacques Joly
Dévoilement de nos textes Conversations poétiques. c’est une mise en correspondance d'auteurs de Vaudreuil-Soulanges avec des auteurs notoires du patrimoine littéraire ayant un lien avec la région, mais disparus ou éloignés. Ce projet vise, en partie du moins, à la reconnaissance de notre patrimoine littéraire régional.
Je suis entrée en conversation poétique avec Léonise Valois, dite Atala. Le poème que j'ai choisi s'intitule : Un rêve et il est tiré du recueil de poésie Fleurs sauvages. Mon poème en résonance au sien s'intitule : De ton rêve à mon rêve. Ma conversation poétique avec Léonise Valois a été une expérience unifiante où seule la présence atemporelle demeure. J'ai adoré l'expérience d'écrire non en lien avec une morte, mais avec le regard de l'onde profonde. Léonise Valois (elle signa Attala jusqu’en 1910) est une poète, journaliste et fonctionnaire, née le 11 octobre 1868 à Vaudreuil (Vaudreuil-Dorion, Québec), décédée célibataire le 20 mai 1936. Elle fait partie des pionnières du journalisme féminin à la fin du 19 et au début du 20 e siècle, dans la foulée des Joséphine Marchand*, Robertine Barry et Anne-Marie Gleason. Au fil de ses quelque 200 chroniques, consacrées à des thèmes comme le célibat, le féminisme, la nécessité de l’instruction pour les femmes, leur autonomie financière, l’égalité à l’intérieur du mariage, la condition des enseignantes, Atala a contribué à faire avancer la réflexion et à soutenir la prise de parole des femmes. Son apport le plus important à l’histoire littéraire et à l’histoire des femmes demeure cependant d’avoir, la première au Canada français, rassemblé ses poèmes en recueil. Ainsi, malgré les empêchements familiaux et sociaux, à l’encontre du modèle traditionnel qui veut limiter les femmes au loisir littéraire, elle a poursuivi son rêve et mérité, en tant que poète, ce titre de femme de lettres auquel elle tenait tant. Louise Warren, article tiré du Dictionnaire biographique du Canada, vol.16. Croisière sur le Nil sur une felouque en 1966 Dans le jardin , printemps 2021 tQuête d'une petite fille qui veut toucher l'ânkh, la croix de Vie égyptienne symbolisant l'union de l'existence sur terre, le monde phénoménal, et l'absolu, l'immortalité. Il n'y a plus grand distance entre l'enfant qui grimpe le long du mur pour attraper la croix de Vie et celle-ci. En réalité, la force de la Vie impérissable demeure depuis toujours en cette enfant. ©Annouchka Gravel Galouchko Petite fille contemplant un dieu céleste
Série de photos de l'excellente photographe Josiane Farand prises lors de l'événement chapeauté par la Ville de Vaudreuil-Dorion, NATURA. IDENTITÉ / IDENTITY est une méditation poétique de Stéphan Daigle sur la notion de l'identité humaine en regard à notre environnement naturel. Cette explosion visuelle animée est associée à la poésie chantée d'Annouchka Gravel Galouchko dont voici le lien. |
L'artisteAnnouchka Gravel Galouchko est une artiste multidisciplinaire qui considère chacune de ses créations comme un parcours de révélation à soi-même. Méditation poétique de Stéphan Daigle sur la notion de l'identité humaine en regard de notre environnement naturel. Elle est associée à mon poème que je chante et qui questionne aussi la notion d'identité.
Improvisation Hélène Élise Blais et Annouchka Gravel Galouchko, 2004
|