©Annouchka Gravel Galouchko, Oies, ânes et chat du Nil, gouache fine sur papier Arches, 48 cm x 48 cm, 1994.
Mon père, Alexandre Galouchko et mon petit frère entourés de jeunes égyptiens fascinés, encore à cette époque, par les étrangers
Notre famille a vécu durant trois années en Égypte. Nous sommes allés à l’école Franciscaine du Caire, sur l’île enchanteresse de Zamalec. Le matin, le braiment de l’âne chargé de paniers d’oranges me réveillait. Nous avons vécu dans ce quartier riche et luxuriant aux larges rues bordées d’arbres voluptueux et de maisons aussi colorées que des fleurs. Les jardins de mille et une nuits, les palais, les musées, les ambassades, les parcs immenses et les mendiants criblés de mouches nous crevant le cœur étaient le paysage journalier de notre chemin d’écoliers.
L’Égypte et l’Iran furent pour moi des lieux odoriférants d’ancrage sans ancrage véritable. Leurs effluves étaient ma terre sensuelle, tout comme mes parents étaient ma terre émotionnelle. Malgré la forme d’instabilité que nous procuraient tous ces déplacements en pays lointains, ma famille avait adopté avec bonheur la saveur de sa vie aventureuse.
L’Égypte et l’Iran furent pour moi des lieux odoriférants d’ancrage sans ancrage véritable. Leurs effluves étaient ma terre sensuelle, tout comme mes parents étaient ma terre émotionnelle. Malgré la forme d’instabilité que nous procuraient tous ces déplacements en pays lointains, ma famille avait adopté avec bonheur la saveur de sa vie aventureuse.
Au bout de la nuit ton soleil se lèvera, 202 cm x 90 cm, 2009, acrylique et procédés mixtes sur bois
Lorsque j’ai créé le tableau, Au bout de ta nuit, ton soleil se lèvera, mon vieux père que j’adorais souffrait d’un cancer des os. Sa mort était imminente. Ce tableau est un hommage à mon père qui a profondément aimé l’Égypte et son peuple si souriant. Hommage aussi au couple éternel, représenté par Ramsès II et la reine Nefertari, couple uni qui s'est manifesté dans mon enfance par celui de mes parents.
Comme un drapeau ou l’oriflamme de prières tibétaines, les mots d'amour tirés du Sutra du Cœur que j'ai inscrits dans cette œuvre, s'envoleront emportés par le vent, tel un pollen allant féconder le cœur du monde : « La forme est vide, le vide est forme, œil, oreille, nez, langue, corps, esprit, couleur, son, odeur, goût, toucher, il n’existe rien. Ni vieillesse, ni mort, ni fin de la vieillesse et de la mort, ni souffrance, ni cause, ni fin de la souffrance, ni chemin, ni sagesse, ni profit! »
Comme un drapeau ou l’oriflamme de prières tibétaines, les mots d'amour tirés du Sutra du Cœur que j'ai inscrits dans cette œuvre, s'envoleront emportés par le vent, tel un pollen allant féconder le cœur du monde : « La forme est vide, le vide est forme, œil, oreille, nez, langue, corps, esprit, couleur, son, odeur, goût, toucher, il n’existe rien. Ni vieillesse, ni mort, ni fin de la vieillesse et de la mort, ni souffrance, ni cause, ni fin de la souffrance, ni chemin, ni sagesse, ni profit! »